Goutte à goutte, la vie se goûte

2006-08-17

Oser goûter la Chine (partie 2)

Je sais que je vous ai fait languire avant de publier cette deuxième et dernière partie de mon témoignage sur mon expérience culinaire de la Chine, mais il fallait bien que je vous laisse digérer un peu ce long billet sur quelques observations générales et les petits déjeuners. ;-)

Même si les développements faramineux de la Chine actuelle semblent réalisés dans l'empressement et avec un manque apparant de vision à long terme, la Chine est aussi reconnue pour quelques traditions et réalisations qui démontrent une patience légendaire. Alors, disons que j'ai mis la vôtre à l'épreuve... Voici donc quelques détails sucrés, salés ou épicés concernant les plats chinois que j'ai pu déguster.

Comme nous nous levions très tôt, notamment à cause du décallage horaire combiné au désir de profiter au maximum de nos trois petites semaines dans ce gigantesque pays, et que nous marchions BEAUCOUP, notre estomac criait parfois quand le soleil arrivait au zénith (imaginez la grosse voix d'Obélix qui dit "il est midi douze"). C'est donc avec appétit que nous commandions plusieurs plats que nous partagions à deux, quatre ou cinq personnes (incluant notre couple d'amis et notre chauffeur de taxi) comme c'était le cas lors du repas photographié ici.


La photo ne montre pas l'immense bol de soupe aux oeufs et aux tomates que nous avons mangé au début du repas, mais vous pouvez apercevoir les légumes verts (possiblement de la même famille que les boc choys), le sauté de boeuf (nerfs et gras inclus), le sauté de poulet (os et pieds inclus) ainsi que le plat de petit poissons du type sardine (abdomènes vidés mais têtes et arrêtes incluses) accompagnés du traditionnel riz blanc. Tout cela était merveilleusement assaisonné et les saveurs diversifiées. En avant-plan, vous pouvez également reconnaître les tranches de tomates fraîches saupoudrées de cristaux blancs. Mais, ô surprise! Il ne s'agit pas de sel, mais plutôt de sucre et c'est délicieux! Le sucre coupe un peu l'acidité des tomates et c'est très rafraîchissant entre deux bouchées épicées. Nous avons souvent commandé les tomates sucrées pour agrémenter nos repas. Une autre découverte simple et délicieuse qui s'est retrouvée sur notre table à plusieurs reprises et l'assiette de morceaux de concombre frais simplement accompagnés de wasabi dillué dans un peu d'eau en guise de trempette.

Les repas du midi et du soir n'étaient pas si différents. En fait, nous choisissions souvent des restaurants un peu plus sophistiqués le soir, mais le principe des multiples plats à partager demeurait le même. Et puis, comme la plupart des menus offraient une grande variété de choix, nous avions toujours l'occasion d'essayer quelque chose de nouveau.




Le plat de faisan au thé que vous voyez en-haut à gauche est un bon exemple des mets plus originaux que nous avons goûtés. À droite, le poulet aux cachoux et le sauté de boeuf aux légumes (une verdure qui m'était inconue) étaient particulièrement délicieux. Quant au plat plus bas, il ne s'agit pas d'une soupe, mais plutôt de poisson frais ébouillanté à l'huile chaude épicée. Quelques herbes et fèves germées étaient déposées sur le dessus pour former une petite île de fraîcheur. Un délice!

Parmi tous les repas typiques que nous avons pris en Chine, je dois avouer que notre initiation au « hot pot » a été particulièrement mémorable. Il s'agit en fait de la version originale de la fondue chinoise offerte seulement dans certains restaurants qui possèdent les équipements nécessaires.


Il est surprenant et appétissant de voir arriver ce plat Yin-Yang parsemé d'épices entières flottant sur des bouillons somptueux. Chaque table disposait d'un brûleur au propane en son centre pour faire chauffer les bouillons. Le bouillon blanc est parfumé et doux alors que le bouillon rouge est parfumé et très piquant.


Ensuite, arrivent les plats de viande crue tranchée finnement, de tofu frais ou vieillis comme les bons fromages, de champignons noires, de filets d'anguille, de feuilles de laitues et de branches de coriandre, de pâtes de riz et de tranches de pomme de terre. Comme vous vous en doutez peut-être, il n'est pas question d'avoir sa petite fourchette à fondue individuelle! Nous suivons simplement notre envie du moment en ajoutant, à tour de rôle, une grosse portion de l'ingrédient qui nous tente dans le bouillon de notre choix et chacun va piger dans le plat avec ses baguettes pour ramasser une bouchée cuite par ci, par là. Nous avons également complété ce succulent repas avec des écrevisses bien relevés.

Enfin, si nous avons eu la chance et la curiosité de nous aventurer dans la gastronomie chinoise, il faut admettre que notre ouverture d'esprit a eu ses limites... Nous n'avons pas acheté de ouaouaron vivant ni de tortue à carapace molle dans les bocaux du supermarché. Nous n'avons pas bu de cet alcool où marinaient de jolis hypocampes. Nous n'avons pas goûté les brochettes de vers à soie. Nous aurions peut-être osé manger du chien d'élevage dans un restaurant spécialisé, mais il semble que les restaurateurs ne mettent pas cette viande au menu cette anée puisque que le calendrier chinois en est justement à l'année du chien. Je me demande comment ils appliquent cette règle pendant l'année du coq? Espérons que cela n'inclut pas le poulet!


Nous n'avons même pas été tentés de goûter ces petits oiseaux grillés avec la tête et tout. Même l'idée de nous approcher de plus près pour prendre une photo s'est évaporée quand nous avons vu quelques chinois mordre à pleine dents dans ces petites bêtes embrochées.

Et puis, à force de nous lancer le défi, nous sommes passés très près de croquer dans un pied de poulet... Mais, une fois la petite patte bouillie refroidie et après avoir tenté de séparer deux doigts tirailleux, nous avons abdiqué. Et c'est la copine chinoise de notre ami qui s'est fait un plaisir de toutes les grignoter.

1 Comments:

Publier un commentaire

<< Home